Dans le monde feutré de la haute finance africaine, certains bâtissent patiemment des ponts entre les économies, les idées et les ambitions. Le Sénégalais Dr Mabouba Diagne est de ceux-là. Peu médiatisé mais profondément influent, il incarne une génération de technocrates panafricains formés à l’exigence scientifique, rodés aux standards internationaux, et entièrement dévoués à la transformation structurelle du continent par la finance d’impact.
De Saint-Louis à Kaiserslautern : la rigueur comme boussole
Originaire du Sénégal, Mabouba Diagne est un pur produit de l’excellence académique africaine et européenne. Après une Maîtrise en Mathématiques appliquées à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, il poursuit un parcours scientifique d’élite à l’International Centre of Theoretical Physics (ICTP) à Trieste, en Italie, avant de décrocher un PhD en gestion des risques financiers et optimisation de portefeuille à l’Université de Kaiserslautern, en Allemagne.
Cette formation pointue, adossée à une expérience d’assistanat universitaire en mathématiques financières, le propulse naturellement dans les cercles les plus exigeants de la finance mondiale.
Une carrière forgée dans les capitales financières mondiales
De Dresdner Bank à Commerzbank, en passant par Credit Suisse à Londres et Barclays Africa à Johannesburg, Dr Diagne gravit méthodiquement les échelons. Il y développe une spécialité rare et stratégique : la maîtrise des risques et modèles, au service de la banque d’investissement. Son expertise le conduit à piloter les équipes de « Valuation Control » ou de « Corporate & Investment Banking » pour des institutions de tout premier plan.
Il devient ainsi un des rares profils africains à avoir dirigé, depuis Londres, Francfort et Johannesburg, des départements critiques de risk management et de banque d’affaires dans des groupes européens et panafricains.
Tournant panafricain : de l’expertise à l’impact
En 2017, Dr Diagne opère un tournant stratégique. Il rejoint la Trade and Development Bank (TDB) comme directeur régional pour la zone Franco-Lusophone, avant d’être nommé en 2020 Vice-Président Finance de la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC), basée à Lomé.
Dans ces fonctions, il ne s’agit plus seulement de modéliser ou d’optimiser, mais de structurer des instruments concrets au service du développement régional : financement des infrastructures, appui au secteur privé, stimulation de l’intégration économique ou encore réponse à la crise post-COVID. Son rôle est central dans la refonte des outils de financement longs pour les États et entreprises ouest-africaines.
Discrétion, technicité et vision panafricaine
Loin du micro et des caméras, Dr Mabouba Diagne incarne un leadership technique, rigoureux et orienté résultats. Son profil incarne un chaînon essentiel dans l’écosystème du financement du développement : celui du banquier public capable de conjuguer standards internationaux, connaissance fine du terrain africain, et rigueur académique.
Il est aussi un modèle pour les nouvelles générations d’économistes et de financiers africains qui voient en lui la preuve que l’on peut conjuguer exigence, intégrité et contribution continentale sans bruit, mais avec profondeur.
Dr Mabouba Diagne, c’est donc l’histoire d’un esprit mathématique mis au service du bien commun africain, d’un banquier global revenu bâtir local, et d’un acteur-clé de la souveraineté financière de l’Afrique de l’Ouest.
Mérimé Wilson
