Diarra Bousso : de la finance à la mode durable sénégalaise

Ancienne trader à Wall Street, Diarra Bousso a troqué la finance pour le design textile. Fondatrice de DIARRABLU, elle allie savoir‑faire artisanal sénégalais et techniques algorithmiques pour proposer des collections « made‑to‑order » respectueuses de l’environnement et inclusives.
Dakarienne d’origine, Diarra Bousso débute sa carrière à New York, sur les marchés de produits structurés. Diplômée en mathématiques appliquées de Macalester College ( Saint Paul Minnesota), elle a poursuivi une spécialisation en éducation mathématique à Stanford (États‑Unis) avant de lancer sa marque. Cette formation a renforcé son approche analytique et créative.
Lancée en 2013, DIARRABLU repose sur un modèle « on demand » : chaque vêtement est produit après confirmation de la commande. Les matières (coton bio, fibres de karité) sont issues de filières locales, et la confection est assurée par des coopératives de la région de Thiès. Cette méthode élimine le surstock et limite l’empreinte carbone.
À travers des motifs générés par des algorithmes propriétaires, mêlant géométrie et culture sénégalaise, la marque valorise le tissage traditionnel et la broderie artisanale. Ces partenariats avec des ateliers de Dakar préservent des techniques ancestrales et garantissent des créations uniques.
Consciente de la diversité des morphologies, Diarra propose des gammes du XS au 3X. Cette politique inclusif répond aux besoins d’une clientèle variée et démocratise l’accès à une mode responsable.
Installée en Californie, elle anime des ateliers de « creative mathematics » pour étudiants et entrepreneurs, prônant une pédagogie interdisciplinaire. Son initiative vise à inspirer de nouvelles vocations à la croisée de l’art et des sciences.
Distribuée en boutiques multi-marques en Europe et aux États‑Unis, DIARRABLU prépare le lancement d’une ligne d’accessoires lifestyle et d’objets de décoration intérieure. Par ailleurs, Diarra travaille à la création d’un incubateur à Dakar pour accompagner de jeunes talents locaux.
Mérimé Wilson